Au moins 150 tentes sont désormais montées le long du canal près du centre de Bruxelles | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance
Au moins 150 tentes sont désormais montées le long du canal près du centre de Bruxelles | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance

Depuis la récente évacuation de plusieurs centaines de personnes d'un squat, le nombre de tentes le long des canaux et dans les rues de la ville s'est même multiplié.

Selon un rapport de l'association Action réfugies Flandre, la crise de l’hébergement des migrants et demandeurs d’asile en Belgique s’aggrave.

Au moins 150 personnes dorment désormais dans la rue sous des tentes montées le long d’un canal dans le centre de la capitale belge. Selon le média public flamand VRT, le site abritait initialement une trentaine de personnes. 

L’agence de presse dpa note que de nouvelles tentes y sont installées chaque jour.

Selon la dpa, certains de ces migrants ont obtenu le statut de demandeur d'asile mais n'ont pas trouvé de lieu pour se loger.

Les autorités seraient à la recherche de chambres d'hôtel pour héberger ceux qui campent actuellement dans la rue. Pendant ce temps, les organisations d'aide distribuent des couvertures et des sacs de couchage.

La multiplication des tentes le long du canal suit l’évacuation il y a une semaine par la police du squat "Palais des Droits" dans le quartier de Schaarbeek à Bruxelles, où vivaient plusieurs centaines de migrants, 


Certaines des personnes dormant dans les rues de Bruxelles auraient obtenu l'asile | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance
Certaines des personnes dormant dans les rues de Bruxelles auraient obtenu l'asile | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance


Avant l'évacuation, les autorités belges ont certes tenté de proposer aux demandeurs d'asile un hébergement alternatif dans des centres d'accueil. Mais après des "événements chaotiques", de nombreuses personnes "se sont retrouvées dans la rue", leurs affaires étant restées à l’intérieur du squat , selon la VRT.

Action réfugiés Flandre dit "craindre que cette tragédie ne se répète tant qu’il n’y aura pas de solution à la situation des personnes sans logement." L’organisation appelle notamment l'armée belge à ouvrir des centres d'accueil supplémentaires.

D’après l'association, près de 160 demandeurs d'asile du "Palais des Droits" ont été transférés vers un centre d’accueil à Ruisbroek, dans le sud de Bruxelles. Mais d'autres résidents se sont ensuite retrouvés dans la rue.

L’organisation dit par ailleurs avoir été informée que le cas de ces demandeurs d’asile ne seront pas traités en priorité. 

L'Action réfugiés Flandre estime qu'environ 3 000 personnes attendent une place dans un hébergement pour demandeurs d'asile en Belgique | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance
L'Action réfugiés Flandre estime qu'environ 3 000 personnes attendent une place dans un hébergement pour demandeurs d'asile en Belgique | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance


Pour Action réfugiés Flandre, le gouvernement belge n’a pas tenu ses promesses de trouver une place d’hébergement pour toutes les personnes dans le besoin. L’ONG ajoute que les autorités belges sont "légalement tenues de fournir un abri aux personnes demandant l'asile."

Environ 3 000 personnes sur liste d'attente

Selon l'association, quelque 3 000 personnes sont actuellement dans l’attente d’une place dans un centre d'accueil en Belgique. Elle rappelle qu’il suffirait que chacune des près de 600 municipalités belges accepte de loger cinq de ces demandeurs d'asile pour régler cette urgence. Or, actuellement, le temps d’attente pour trouver un hébergement peut aller jusqu'à quatre mois.

D’après la VRT, les autorités ont prévu de démanteler le campement, mais n'ont pas réussi à trouver suffisamment de chambres d'hôtel pour héberger les personnes évacuées.

Des bénévoles distribuent des couvertures et des sacs de couchage mais les ONG appellent le gouvernement belge à trouver une solution durable | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance
Des bénévoles distribuent des couvertures et des sacs de couchage mais les ONG appellent le gouvernement belge à trouver une solution durable | Photo : Hatim Kaghat / Belga Photo /dpa / picture alliance


L’agence fédérale belge pour l’accueil des demandeurs d’asile Fedasil aurait été condamnée plus de 6 000 fois par les tribunaux belges l’an dernier pour défaut de places d’accueil.

Pour Thomas Willekens d’Action réfugiés Flandre, la dernière décision de justice en date "montre une fois de plus que Fedasil - et par conséquent le Secrétaire d'État - ignore le droit à l'accueil, et ne semble accorder aucune valeur aux autres décisions de justice."

Il s’exprimait devant le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE). Selon ce dernier, la Fedasil a été condamnée le 19 janvier à verser une amende de 5.000 euros par jour tant que l’agence ne respecte pas ses obligation de fournir un hébergement aux demandeurs d’asile pendant la durée de leur procédure. Cette amende est même passée à 10.000 euros pour sous la pression d’une plainte collective d’Action réfugiés Flandre et de neuf autres ONG.

 

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