La police des frontières françaises a enquêté un an sur ce réseau de passeurs entre l'Espagne et la France. Crédit : Picture-alliance
La police des frontières françaises a enquêté un an sur ce réseau de passeurs entre l'Espagne et la France. Crédit : Picture-alliance

Un homme a été condamné, mardi, à quatre ans de prison pour avoir organisé le passage irrégulier de 27 Koweïtiens vers le Royaume-Uni. Le groupe était parti à l'été 2021 depuis la baie de Paimpol, en Bretagne. Une panne de carburant avait interrompu leur périple, et les secours français étaient intervenus dans la Manche.

Un homme a été reconnu coupable, mardi 28 février, d’avoir organisé le passage de migrants koweïtiens vers le Royaume-Uni, au départ de la baie de Paimpol en Bretagne (Côtes-d’Armor). Il a été condamné à quatre ans de prison, annonce Ouest France.

Âgé d'une trentaine d'années, l'homme comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Celui-ci l'a condamné pour aide au séjour irrégulier avec "risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente", ce qui constitue une circonstance aggravante, selon le Ceseda (code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile).

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Départ de Paimpol avec l'objectif d'atteindre Jersey

Le départ avait été organisé dans la nuit du 7 au 8 juillet 2021. L'embarcation comprenait 27 personnes, dont neuf enfants et une femme en fauteuil roulant. Objectif : atteindre l'île de Jersey. Mais un incident avait interrompu leur périple dans la Manche.

les migrants partis de la baie de Paimpol voulaient atteindre l'île britannique de Jersey. Ils ont finalement été ramenés au port de Saint-Malo. Crédit : Google maps
les migrants partis de la baie de Paimpol voulaient atteindre l'île britannique de Jersey. Ils ont finalement été ramenés au port de Saint-Malo. Crédit : Google maps


Vers 5h30 du matin, les secours étaient intervenus après avoir reçu un appel de détresse. L'embarcation se trouvait "en difficulté à la suite d’une panne de carburant, alors qu’ils se trouvaient à 18 nautiques (33 km) au large de Saint-Malo", indiquait alors la préfecture maritime de l’Atlantique dans un communiqué.

Le groupe avait été rapatrié, sain et sauf, au port de Saint-Malo, en fin de matinée. Des ambulances de pompiers et du SAMU les y attendaient, rapportait Ouest France.

De longs mois de détention provisoire

Une enquête judiciaire avait été ouverte après le sauvetage, notamment pour identifier le passeur et les circonstances du départ.

Dès le lendemain, l'un des hommes présents sur le bateau avait été placé en garde à vue, puis en détention provisoire, avec mise en examen pour aide au séjour irrégulier. Il est resté plusieurs mois en détention provisoire.

En mars 2022, lors d'un passage devant le juge des libertés et de la détention (JLD) de Saint-Brieuc, l'homme avait nié être le passeur de l'embarcation, retrace Ouest France. Il expliquait avoir appelé les secours parce qu'il était le seul à parler anglais. Il assurait également que les exilés s'étaient cotisés pour acheter un bateau, sans que personne ne lui verse 2 000 euros, le prix du passage pour chaque individu estimé par le parquet de Saint-Brieuc.

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Les arrestations liées aux traversées de la Manche sont régulières dans le nord de la France. Mais malgré les multiples démantèlements de filières, et toujours plus de moyens policiers déployés sur la côte, les traversées vers le Royaume-Uni ont atteint un record l'an dernier, avec 45 756 exilés ayant rejoint les côtes britanniques.

 

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