Des hommes pleurent près du cercueil de victimes du naufrage qui a fait au moins 67 morts le dimanche 26 février 2023. Crédit : Reuters
Des hommes pleurent près du cercueil de victimes du naufrage qui a fait au moins 67 morts le dimanche 26 février 2023. Crédit : Reuters

Alors que le bilan du naufrage de dimanche est désormais d’au moins 67 morts, le gouvernement italien continue de se défendre de toute responsabilité dans le drame. Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a suscité un tollé en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer.

Trois jours après le naufrage qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de migrants dimanche, au large de la Calabre dans le sud de l'Italie, le bilan continue de s’alourdir. Les autorités italiennes ont annoncé, mercredi 1er mars, qu’il grimpait désormais à 67 morts, après la découverte des cadavres de deux enfants.

La plupart des personnes décédées dans le naufrage venaient d'Afghanistan. D'autres étaient originaires du Pakistan, d'Iran, de Somalie et de Syrie, selon les services de secours.

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Le drame se double désormais d'une controverse sur le terrain politique : les garde-côtes et la police sont accusés de n'avoir pas fait tout le nécessaire pour prévenir le naufrage, alors que la présence du navire au large de la Calabre avait bien été signalée.

En réponse à ces critiques, les autorités ont déclaré que le mauvais temps en mer avait contraint les patrouilleurs de la garde-côtes à rebrousser chemin.

Toutes les procédures ont été correctement appliquées, a déclaré le commandant de l'autorité portuaire de Crotone, Vittorio Aloi. "Je suis humainement éprouvé par cette tragédie mais sur un plan professionnel, je peux vous assurer que je suis serein", a-t-il déclaré à la presse avant de pénétrer dans le gymnase de Crotone dans lequel sont entreposés les corps des victimes.

Ligne dure du gouvernement

Le gouvernement italien, dirigé par l'extrême droite, affiche une ligne dure sur l'immigration et a adopté des décrets restreignant l'action des organisations caritatives pour secourir les migrants en Méditerranée.

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Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, a suscité un tollé après le naufrage, en pointant la responsabilité des migrants embarquant leurs familles dans de périlleux voyages en mer. De son côté, la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, a fait part de sa "profonde douleur" mais a également jugé, dimanche, qu'il était "criminel de mettre en mer une embarcation de 20 mètres à peine avec 200 personnes à bord et une mauvaise prévision météo".

Plusieurs centaines de milliers de demandeurs d'asile fuyant la guerre ou la pauvreté sont arrivés en Italie par bateau au cours de la dernière décennie.

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D'après le projet "Migrants Disparus" de l'Organisation internationale pour les migrations, 20 333 personnes ont été retrouvées mortes ou ont été portées disparues depuis 2014 en Méditerranée centrale, réputée comme l'une des routes maritimes les plus dangereuses au monde, dont 1 417 en 2022.

 

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