Une plage dans les environs de Zarzis, en Tunisie. Crédit : InfoMigrants
Une plage dans les environs de Zarzis, en Tunisie. Crédit : InfoMigrants

Les corps de cinq migrants d'Afrique subsaharienne ont été retrouvés après un naufrage survenu mercredi. Vingt-huit autres personnes sont toujours portées disparues. L'embarcation avait quitté les côtes tunisiennes de Sfax pour tenter de rejoindre l'Italie.

Cinq migrants d'origine subsaharienne se sont noyés mercredi 22 mars et 28 autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de la Tunisie, a indiqué un groupe de défense des droits humains.

"Les corps de cinq migrants ont été retrouvés et cinq autres ont été secourus, mais 28 sont toujours portés disparus", a déclaré Romdhane Ben Amor, du Forum tunisien pour les droits sociaux et économiques (FTDES).

Il a précisé que l'embarcation avait coulé "parce qu'elle était surchargée" avec 38 passagers, pour la plupart originaires de Côte d'Ivoire.

Le bateau avait quitté la région côtière de Sfax, dans le sud-est de la Tunisie, pour tenter d'atteindre l'île italienne de Lampedusa, distante d'environ 200 km.

Ce naufrage est le dernier d’une série en Méditerranée centrale, connue pour être la route migratoire la plus meurtrière au monde. Deux embarcations avaient déjà coulé au large de Sfax mardi 7 et mercredi 8 mars, entraînant la mort de 14 personnes.

Le lendemain, dans la nuit de jeudi 9 à vendredi 10 mars, plus de 1 000 personnes ont été interceptées en Méditerranée alors qu’elles tentaient de quitter la Tunisie.


Sfax se trouve à environ 200 km de Lampedusa. Crédit : Google map
Sfax se trouve à environ 200 km de Lampedusa. Crédit : Google map


Violences à l'égard des migrants noirs

Ces naufrages et interceptions interviennent au moment où de nombreux migrants africains cherchent à quitter le pays du Maghreb après des propos du président tunisien Kais Saied contre l’immigration clandestine.

Le 21 février, le chef de l’État avait affirmé que la présence dans le pays de "hordes" d’immigrés illégaux provenant d’Afrique subsaharienne était source de "violence et de crise", et relevait d’une "entreprise criminelle" visant à "changer la composition démographique" du pays.

Ses propos ont déclenché des violences à l'encontre des migrants noirs et les propriétaires, craignant des amendes, ont expulsé des centaines de personnes qui campent désormais dans les rues de Tunis.

Aucun chiffre officiel ne permet de faire le lien entre les propos du président tunisien et une éventuelle recrudescence des départs. Mais les dernières interceptions en mer montrent que les Africains subsahariens sont plus nombreux que les Tunisiens dans les navires de fortune qui partent vers Lampedusa. 

Quelque 21 000 migrants venant d'Afrique subsaharienne sont présents en Tunisie, pays de 12 millions d'habitants, Ils représentent donc moins de 0,5% de la population. 

 

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