La pression migratoire s’accentue avec un cinquième naufrage en deux jours dans la nuit de vendredi à samedi. Dans ce contexte de forte augmentation des départs irréguliers, la France et l’Italie appellent à ce qu’un accord soit trouvé avec le FMI pour soutenir l’économie tunisienne. Les négociations sont au point mort depuis la mi-décembre avec le bailleur pour un prêt de 1,9 milliard de dollars.
Avec notre correspondante en Tunisie, Lilia Blaise
Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 22 440 migrants sont arrivés en Italie depuis le 1er janvier de cette année jusqu’au 19 mars soit une augmentation de 226% par rapport à 2022. Cette pression migratoire plonge l’Union européenne, et surtout les principaux partenaires de la Tunisie, l’Italie et la France, face à un dilemme : aider la Tunisie pour qu’elle obtienne un prêt avec le Fonds monétaire international afin d’éviter l’effondrement de son économie et un risque d’une poussée migratoire vers l’Europe.
Mais en même temps, comment soutenir un pays dont le régime politique a arrêté plus d’une vingtaine d’opposants ces deux derniers mois ? Aujourd’hui, avec cette pression migratoire qui inquiète l’Europe, la France et l’Italie semblent jouer la carte de la diplomatie et de la realpolitik puisque Emmanuel Macron et Georgia Meloni ont appelé tous les deux à soutenir la Tunisie, au sommet européen à Bruxelles.
Le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni sera en Tunisie ce lundi pour rencontrer le président Kaïs Saïed pour discuter des réformes socio-économiques envisagées par le gouvernement tunisien et d’une éventuelle opération d’assistance financière.
La France est prête à soutenir également la Tunisie pour ses besoins financiers cette année et celle d'après, selon les déclarations de l'ambassadeur André Parant à l'agence de presse tunisienne la TAP. Le diplomate a ajouté qu'un déboursement de 250 millions d'euros est en attente de déblocage et que la France mobilise aussi d'autres donateurs pour soutenir le pays, mais sous condition de la mise en place des réformes promises par le gouvernement tunisien pour contracter le prêt avec le FMI.