Dans le camp de Vial sur l'île de Chios en Grèce. Crédit : Charlotte Boitiaux.
Dans le camp de Vial sur l'île de Chios en Grèce. Crédit : Charlotte Boitiaux.

En septembre 2015, l’UE annonçait un plan de répartition de 160 000 migrants dans les pays de l’Union européenne pour soulager la Grèce et l’Italie. Deux ans plus tard, seules 29 000 personnes ont pu bénéficier de ce programme.

Adieu le plan de répartition des migrants. Après deux ans de (laborieuse) existence, le programme a pris fin le mercredi 26 septembre. Depuis cette date, les migrants arrivant en Grèce et en Italie ne peuvent plus prétendre à bénéficier de ce programme.

Le plan de relocalisation prévoyait de répartir les demandeurs d’asile qui arrivaient sur les côtes grecques et italiennes dans les différents pays de l’Union européenne pour soulager Rome et Athènes. Adopté en 2015, ce plan avait affiché comme objectif de relocaliser 160 000 personnes – selon des quotas établis par pays.

Force est de constater qu’on en est loin. Au total, depuis le mois de septembre 2015, seuls 29 000 demandeurs d’asile ont pu en bénéficier depuis la Grèce et l’Italie, soit moins de 20 % par rapport à l'objectif annoncé. Et moins de 2% par rapport au 1,5 million de migrants ayant débarqué depuis 2015 sur les côtes européennes. 


Pour être éligible au plan de relocalisation, il fallait être assuré d’obtenir une protection, comme c’est le cas pour les Syriens, les Irakiens et les Erythréens. En clair, la relocalisation écartait d’emblée les migrants dits ‘économiques’ (venus d’Afghanistan, du Bangladesh, du Soudan…)

Encore 10 000 personnes à "relocaliser"

Le taux de réussite faible s’explique, entre autres, par le refus de certains pays européens, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, d’accueillir des réfugiés. Les trois pays ont d’ailleurs refusé l’idée de quotas, malgré son caractère obligatoire. A ce jour, les meilleurs élèves ont été : l’Allemagne qui a accueilli 8 287 demandeurs d’asile relocalisés, la France : 4 474, les Pays-Bas : 2 442, la Suède : 2 276 et la Finlande : 1 975, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Les "relocalisations" ne sont pas tout à fait terminées. Environ 10 000 personnes ont été choisies dans le cadre de ce programme - avant la date butoir du 26 septembre - mais attendent toujours leur transfert depuis l’Italie ou la Grèce.

Depuis le début de l’année, 103 000 personnes sont arrivées en Italie (contre 131 000 l’année dernière sur la même période) et 19 000 en Grèce (contre 166 000 l’année dernière à la même période). La baisse du flux migratoire en Grèce s’explique par l’accord entre la Turquie et l’Union européenne, signé en mars 2016, qui établit le renvoi systématique de migrants vers la Turquie.



 

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