En France, l’Ofpra est la seule administration habilitée à statuer sur l’asile. Chaque étranger qui souhaite obtenir une protection internationale sur le sol français doit y déposer un dossier. InfoMigrants vous explique comment se passe la procédure.
Une fois arrivé sur le sol français, un migrant qui souhaite demander l’asile ne peut pas se rendre directement à l’Office français de protection pour les réfugiés et apatrides (Ofpra). Il doit au préalable se présenter dans une PADA, et au GUDA (préfecture).
Pour en savoir plus sur les PADA et GUDA, cliquez ici.
L’entretien à l’Ofpra n’intervient qu’en "fin de procédure". Il se déroule dans les locaux de l’Ofpra : 201 rue Carnot, 94136 Fontenay-sous-Bois Cedex (RER A ou E, station Val-de-Fontenay).
Comment se déroule-t-il ?
1) Rencontre avec un "officier de protection"
L’entretien a lieu avec un agent de l’Ofpra, appelé officier de protection.
Les convocations à l’Ofpra sont organisées autour de deux horaires : 9h et 14h
Vous êtes donc plusieurs personnes convoquées le même jour, à la même heure. Les entretiens sont effectués par ordre d’arrivée : en attendant leur tour, les demandeurs d’asile patientent dans une salle d’attente. Attention : l’attente peut être longue et rien n’est prévu pour garder les enfants (aucune crèche ou garderie) que ce soit avant ou pendant l’entretien, il est donc préférable de venir seul.
C’est lors de cet entretien que l’Ofpra va vérifier votre récit et décider ou non de vous accorder l’asile. Il est donc essentiel de préparer cette entrevue avec l’aide d’une association ou d’un avocat. La plupart du temps, la convocation est envoyée avec plusieurs semaines d’avance – ce qui vous laisse le temps de vous y préparer.
2) Qui participe à l’entretien à l’Ofpra ?
-Le demandeur d’asile
-L’officier de protection (si la demande d’asile est liée à des violences sexuelles, un demandeur d’asile peut demander par courrier/mail un agent de protection du même sexe que lui)
-Un avocat ou une association, si vous le demandez à l’avance. Mais la rémunération d’un avocat est à vos frais. Selon une liste établie par l’Ofpra, les associations habilitées à vous assister sont : l’Ardhis, l’Anafé, la Cimade, Forum Réfugiés, Coordination lesbienne en France, l’Ordre de Malte.
-Un interprète. Sa présence est assurée par l’Ofpra et n’est pas payante.
3) Comment se déroule l’entretien ?
L’officier de protection va revenir sur toutes les déclarations que vous avez formulées dans le formulaire de demande d’asile que vous avez rempli : https://www.gisti.org/IMG/pdf/formulaire_ofpra.pdf
a) Les premières questions sont d’ordre administratif :
-Votre identité : nom, prénom, adresse…
-Des informations sur votre pays d’origine
-Votre situation familiale: avez-vous une femme ? Un mari ? Un conjoint ? Des enfants ? Des frères ? (Donnez des détails, leur profession, leur âge…)
-Votre religion
-Votre profession
-Votre niveau d’études
-Votre entrée en France : êtes-vous venu avec un visa ? Sans papiers ?
b) Votre récit :
Toutes les informations que vous allez fournir vont être vérifiées lors de cet entretien. Soyez précis. Ne mentez pas : une fausse déclaration, un faux témoignage peut conduire au rejet de votre demande. Si un agent de protection a des doutes sur la véracité de votre histoire/données personnelles, cela peut jouer en votre défaveur.
Faites attention à la cohérence de votre récit.
Les causes de votre fuite :
Pourquoi avez-vous fui votre pays ? La mention d'une "guerre" ne suffit pas. Il faut pouvoir "prouver" que vous étiez en danger.
Développez les causes de votre départ : menaces de mort, racket, agressions, chantage, tortures, viols, expulsion de votre domicile, destruction de votre domicile, extorsion de fonds… Qui sont vos agresseurs ? Avez-vous demandé de l’aide avant de partir ?
Pour obtenir l’asile, il faut pouvoir "établir la crédibilité de ses craintes" - qu’elles soient d’ordre religieuses, politiques, ethniques, sexuelles…, avait déjà expliqué Pascal Brice, le directeur de l’Ofpra, lors d'un entretien avec InfoMigrants.
Sur le chemin de l’exil :
Comment avez-vous organisé votre départ ?
Par quels pays êtes-vous passé ? Pourquoi ? A quelles dates ?
Comment vous êtes-vous déplacé ? Quels ont été vos moyens de transports ?
Avez-vous des preuves de votre passage dans les pays de transit que vous citez?
Un récit jugé "faible", c’est-à-dire sans détails, sans chronologie cohérente, peut jeter un doute sur la véracité de vos propos. Or, l’agent de protection doit être convaincu que votre vie est menacée si vous retournez dans votre pays d’origine.
Attention : Si vous avez commis des crimes, si vous avez fait partie d’un groupe armé, l’asile vous sera refusé.
4) Les documents à fournir
Ils ne sont pas obligatoires. Toutefois, pour étayer votre parcours, il est préférable d’apporter des "preuves" de votre récit : certificats, documents écrits, lettres de menaces, mails, articles de presse, certificats médicaux…