Des migrants africains, libérés le 15 avril 2018 après avoir été enfermé dans le centre de détention de Saharonim dans le désert de Néguev.  Crédit : Reuters
Des migrants africains, libérés le 15 avril 2018 après avoir été enfermé dans le centre de détention de Saharonim dans le désert de Néguev. Crédit : Reuters

La situation de quelques 38 000 migrants africains entrés illégalement en Israël fait débat. Ni reconnus comme réfugiés, ni "expulsables", ils se retrouvent coincés dans une impasse administrative.

Leur dossier traîne depuis 10 ans. Arrivés en Israël en 2007 pour la plupart, après avoir traversé la frontière à partir du Sinaï égyptien, ils sont près de 38 000 migrants d’origine érythréenne et soudanaise à réclamer une régularisation de leur situation.

Pour cause, le statut de "réfugié" en tant que tel n’existe pas encore en Israël. Seule l’obtention d’un visa de séjour temporaire offrant des droits sociaux est possible, mais très rare. Depuis 2009, 11 personnes ont obtenu une réponse favorable sur 15 400 demandes d'asile déposées. Aucune loi d’asile à proprement parlé n’existe dans ce pays. Un vide juridique que les autorités israéliennes n’ont jamais comblé.

Faute de solution pérenne, un certain nombre de migrants érythréens et soudanais se sont installés dans des quartiers pauvres de Tel-Aviv. Sans papiers, ils n’ont pas de permis de travail, ni de droits sociaux. D’autres sont retenus en centre de détention.  

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Le gouvernement tente d'organiser leur expulsion

Le sort de ces dizaines de milliers de réfugiés africains divise la société israélienne. Les nationalistes, socle électoral du Premier ministre Benjamin Netanyahou, font régulièrement pression sur le gouvernement pour réclamer leur expulsion tandis que d'autres estiment qu'une telle mesure contredit le principe même de la fondation d'Israël en tant que foyer pour les juifs fuyant les persécutions.

Partisan d’une ligne dure, Benjamin Netanyahou a proposé début janvier un plan d’expulsion prévoyant de renvoyer ces migrants vers des pays africains tiers, en échange d’une somme de 2800 euros (3500 dollars). La mesure prévoyait d’incarcérer en centre de rétention pour une durée illimitée ceux qui auraient refusés, jusqu’à ce qu’ils acceptent leur expulsion.

Le Premier ministre israélien a fini par renoncer jeudi 26 avril à ce plan très controversé, faute d’avoir trouvé un pays d’accueil acceptant d’ouvrir sa frontière aux migrants. Le Rwanda et l’Ouganda auraient été approchés par les autorités israéliennes. En vain.  

Vers une multiplication des centres de rétention

N'ayant pas pu expulser les migrants africains, le gouvernement israélien a expliqué qu’il continuerait à rechercher des solutions en vue d’organiser leur départ "volontaire". 

En attendant, l’État hébreux s’organise pour rouvrir davantage de centres de détentions a expliqué Benjamin Netanyahou dans un tweet. Une politique qui ne devrait pas favoriser l’asile aux dizaines de milliers de migrants africains en sursis depuis des années sur le territoire israélien.





 

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